Artiste multi-talents et multi-facettes, Stefan Liberski est tour à tour écrivain, comédien, auteur et réalisateur. Après avoir fait ses armes sur Canal +, il se tourne vers le cinéma, et réalise trois longs métrages mettant en scène des personnages confrontés à des rites de passage forcément bouleversants.
Le destin cinématographique de Stefan Liberski débute en 1979 à Cinecitta, alors qu’il est assistant bénévole sur le tournage de LA CITTA DELLA DONNE de Federico Fellini. Artiste multi-facettes et multi-talents, il est d’abord écrivain, publiant en 1986 son premier roman, « Beau Fixe ». Quelques années plus tard, il confonde sur Canal + Belgique Les Snuls, petits frères belges et bâtards des Nuls, qui séviront à la télévision jusqu’au milieu des années 90 sous cette forme, puis connaîtront de jolies résurgences. A la fin des années 90, il passe à la réalisation, pour Canal +, où il signe quelques moyens métrages.
En 2005, il réalise son premier long métrage, BUNKER PARADISE, avec en tête d’affiche un Jean-Paul Rouve parfaitement odieux qui campe John Deveau, un fils de millionnaire pour le moins désabusé, qui ne trouve même plus dans le stupre et la débauche de quoi pimenter sa vie. Monstre de narcissisme et produit dévoyé d’une haute société où l’argent a pris le pas sur tout le reste, John se met en tête de jouer de Mimmo, jeune chauffeur de taxi rêvant de fortune et de gloire, comme un chat joue d’une souris avant de la croquer toute crue. « Un pauvre ça a des envies, des espoirs, ça veut s’en sortir », et pour un gosse de riche qui ne rêve plus, c’est la cible ultime. John ne se satisfait pas de son propre processus d’autodestruction, il lui faut encore entrainer les autres dans sa chute.
En 2009, Stefan Liberski revient à la réalisation avec le téléfilm EN CHANTIER, MONSIEUR TANNER, tourné pour Canal +. Il y retrouve Jean-Paul Rouve, qui y incarne à nouveau un gosse de riche, qui héritant d’un manoir pour le moins désaffecté, va peu à peu sombrer dans la solitude et la pauvreté à la défaveur d’un chantier qui tourne à la catastrophe. Le film est librement adapté du roman de Jean-Paul Dubois, « Vous plaisantez, Monsieur Tanner ».
En 2013, il embarque avec Versus sur le projet BABY BALLOON, l’histoire d’une jeune fille ronde à la voix puissante et au charisme certain. Chanteuse dans un groupe de rock, elle est secrètement amoureuse de son guitariste, Vince, qui est aussi son ami d’enfance. Quand débarque dans le groupe une autre fille, Anita, forcément plus grande, forcément plus mince, Bici décide de se débarrasser à tout prix de celle qu’elle pense être sa rivale. Mais elle va vite s’apercevoir que la réelle adversité n’est pas là où elle le croit. Histoire d’amour et d’adolescence, BABY BALLOON n’est est pas pour autant dépourvu de l’esprit souvent caustique de son auteur, notamment grâce au personnage de Bici, dont la spontanéité et les défauts apportent une grande fraîcheur à l’histoire.
L’année suivante, Liberski livre un nouveau récit d’apprentissage, et retourne au Japon, fantasme cinématographique partiellement réalisé dans BUNKER PARADISE. TOKYO FIANCEE est une adaptation du roman d’Amélie Nothomb, « Ni d’Eve ni d’Adam », la chronique à la première personne d’une jeune fille qui veut devenir japonaise, et qui à défaut de le devenir vraiment, deviendra femme au passage. On y suit les délicieux moments d’égarement d’Amélie à Tokyo, qui se retrouve à donner des cours très particuliers de français à Rinri, un jeune Japonais. Entre humour et émotion, tendresse et acidité, TOKYO FIANCEE s’octroie la légèreté évanescente des histoires d’amours adolescentes, transcendé par la grâce et la l’ingénuité de Pauline Etienne. Cet aller pas si simple pour Tokyo a tout du rite de passage pour la jeune Amélie, qui se découvrira en découvrant l’amour.
